Sources de comparaison
« Je pense que continuer à parler grandes écoles versus universités, c'est combattre en 39-45 avec les armes de 1870. Il y a des modèles très divers à travers le monde [.] mais il y a des critères qui sont très simples : c'est la taille, c'est d'être dans le peloton de tête et c'est la lisibilité. La lisibilité, ça ne consiste pas à être un clone, ça consiste à être compréhensible par d'autres»¹.
Si l'on soutien la comparaison avec The Stanford University pour cet exemple, ce qui frappe de suite c'est la "propriété" de la relation avec les anciens de Stanford.
La SAA (Stanford Alumni Association)² , association des anciens de Stanford, outre qu'elle est hébergée dans les murs de l'établissement, ne donne aucun signe visible d'une dichotomie avec l'école elle-même, et ce malgré qu'elle existe depuis 1892 de manière autonome.
Si l'on interroge des anciens de Stanford³ sur la manière dont ils sont sollicités par la SAA ou l'école elle-même, ils ne font pas vraiment la différence. En revanche, il leur est proposé très régulièrement toutes sortes de prestations ou de partenariat avec leur École d'origine. En fonction de leur secteur d'activité, on les interroge sur leur environnement propre, on propose des prestations de remise à niveau pour les nouveaux arrivants dans le secteur, de la formation continue pour eux-mêmes et leurs équipes, des partenariats de prestige ou de collaboration dans des travaux divers dont la recherche. Ces communications sont constantes. Et la question de la propriété des données les concernant n'est pas posée.
Enfin, ils sont très étonnés lorsqu'on leur expose la situation des Arts & Métiers dont ils connaissent pourtant de réputation la force du réseau de ses anciens élèves. Que chaque ancien ne reste pas "affilié" au département correspondant le mieux à son secteur d'activité les surprend. Qu'inversement les anciens constituent entre eux des groupes professionnels dans un cadre indépendant leur fait poser la question : mais comment l'École alimente-t-elle sa formation continue ? et quelle est la fréquentation aux colloques qu'elle organise pour animer un secteur professionnel ? enfin, comment les enseignants restent-ils au contact du tissu économique ? et les anciens à la pointe de leur technique ?
La conclusion ne sera pas néanmoins : "sans les anciens élèves, point de salut !" mais plutôt "sans les anciens élèves, quel gâchis", c'est la conclusion qu'ils m'ont proposé à l'issue de nos rencontres.
1 Jean-Claude Thoenig, Directeur de recherche, CNRS, Groupe d'analyse des politiques publiques, ENS Cachan.
2 http://www.stanfordalumni.org.
3 Entretien avec Richard Sack, ancien de Stanford, consultant en éducation et développement, expert pour l'enseignement supérieur auprès de la Banque Mondiale et de l'Unesco, le 18 février 2006.
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